Le retour de Laval en 1942 ...
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Plaignez-moi, car, vous savez, maintenant, je ne suis plus qu'un homme à la dérive, dit le Maréchal, le 20 avril 1942, à des ministres démissionnaires. Il est certain que Laval est désormais le véritable chef de l'Etat. La direction effective de la politique intérieure et extérieure de la France est assumée par le chef du gouvernement, nommé par le chef de l'Etat responsable devant lui. Toute une nouvelle équipe arrive, dont les membres ne seront que des commis. Le retour de Laval, qui coïncide avec les premiers échecs des Allemands, marque une évolution de l'opinion publique. Jusque-là favorable à Vichy, elle entame un retournement, bien que le Maréchal reçoive toujours dans les villes un chaleureux accueil. Laval va faire endosser par son gouvernement des mesures humiliantes et souvent inhumaines afin de pouvoir limiter les effets qu'elles auraient si elles étaient prises par les Allemands.
Sa famille lui a vivement déconseillé de revenir au pouvoir. La situation s'était continuellement dégradée. Les Allemands avaient cessé depuis juin 1941 d'être « Korrect ». Jamais, aux yeux de l'occupant, la collaboration n'avait eu moins le sens que Laval et Vichy lui donnaient ; celui d'un marchandage. Pour l'Allemand, elle voulait dire inféodation.
Et Mme Laval le savait bien, qui disait à son mari, sans pouvoir le convaincre, tant il croyait encore pouvoir les « rouler » :
Retour de Laval
Pierre Laval
Pétain n'a plus qu'un rôle de façade. Certes, Laval est prévenant et s'applique à informer le Maréchal, mais il ne semble pas qu'il tienne compte de ses commentaires. Pétain ne dispose plus de ces garde-fous qu'étaient du Moulin et le général Laure. Les Allemands ont exigé leur départ. Lucien Jardel, nouveau directeur du cabinet civil, tentera, le plus souvent sans succès durable, de contrer le pouvoir de conviction de Laval.
Cependant, celui-ci a conscience qu'il ne pourra imposer au Maréchal « la république neuve, plus forte, plus musclée, plus réellement humaine » qu'il souhaite. En fait, homme pratique, ennemi des idéologies, il pense que le problème n° 1 dans l'immédiat est celui des relations avec l'Allemagne. Tout le reste n'est que littérature et notamment la structure et la doctrine du régime.
Quant à Darlan, s'il reste dauphin et obtient le commandement en chef des armées, il est sans pouvoir politique réel.
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